six mai deux mille six. Ellen-Bay Aliana Fields. Tu ne crois pas qu'il est temps de grandir un peu ? Tu ne pourras plus rien faire pour ton père et moi, tout est fini. Alors laisse le partir ou pars avec lui mais arrête de nous détruire la vie ! Pourquoi est-ce que les mères ne comprennent-elles jamais ce qu'on essaie, nous adolescents, de leur faire comprendre ? Ils pensent toujours qu'on essaie de leur faire du mal, qu'on essaie d'empirer les choses alors que non, on essaie juste de faire passer notre petite personne avant tout le reste. Mais à quoi bon se battre si c'est pour se prendre des réflexions de ce genre ? A quoi bon se bousculer et perdre son temps avec une cause perdue ? Ellen regarda sa mère pour la dernière fois, droit dans les yeux. Elle monta chercher sa valise et quitta la grande maison où elle avait vécu toute son enfance et toute son adolescence chaotique pour s'isoler dans un minuscule appartement en ville. Isabel, sa mère, avait trompé son père quelques années auparavant et par on ne sait quel miracle -oupas- la vérité était sortie et Nick n'avait pas supporté le choc. Il était parti et malgré les efforts de la jolie brune, il n'était pas prêt de revenir.





quatorze février deux mille huit. Cela faisait bien deux heures qu'Ellen était devant son miroir et qu'elle essayait toute sa garde-robe. Elle avait un rendez-vous avec un garçon qu'elle convoitait depuis des mois. Et oui, c'était la saint valentin. Du coup, zéro faux pas. Et ça commençait toujours par la façon de s'habiller. Le stresse montait de plus en plus et rien n'allait -selonelle- pour cacher ses petits seins et ses grosses fesses. Allongée sur son lit, alors que son rendez-vous devait être là d'ici cinq secondes, Ellen était en sous vêtement et ne savait pas quoi mettre. Son portable vibra deux petits coups et elle se rua dessus, comme si c'était une bombe qu'il fallait éteindre au plus vite ! C'était lui. Elle cliqua sur afficher et retint son souffle, comme une gamine. Je suis désolé, mais je ne pourrais pas venir ce soir. En fait, je ne pourrai jamais plus venir. Tu n'es pas celle que je veux et c'est cruel de ma part de te faire vivre ça, sachant que je me force. Elle retenait toujours son souffle. Du moins, elle n'arrivait plus à respirer. Comment ça, pas elle ? Comment ça cruel ? Comment ça par texto ? C'était incroyable et elle ne voulait pas y croire. Ayant appris à réagir à ses situations en faisant toujours la fille qui se fiche de tout, elle répondit hein, de quoi tu parles ? On devait se voir aujourd'hui ? Je suis avec Ethan en ville .. Après avoir écrit ce mensonge, la jolie brune éteignit son portable et se mit sous sa couette, pour toujours.




aujourd'hui. La vie nous met des battons dans les roues parfois mais il faut toujours trouver la force de se relever. Ellen, même si ses malheurs ne valaient pas ceux d'un africains qui ne peut manger, savait qu'elle se devait de survivre à tout. Elle a donc repris contact avec sa mère, a ouvert une boutique de pâtisserie, a commencé à écouter les autres et à agir plus pour eux que pour elle. La garce qu'elle était avant, la fille forte et insensible à l'extérieur, est partie loin. La nouvelle Ellen est une fille calme et sereine qui prend soin de son entourage et profite de ce qu'on lui a donné. Personne ne pourrait dire s'il serait possible de revoir, un jour, la brune sulfureuse qui faisait tourner les têtes. Mais une chose est sure, Ellen n'a pas envie de la revoir de si tôt.