PREMIÈRE ACTE; «Emma, qu'as-tu encore fait!» Hurla ma mère, plaquant ses mains sur ses lèvres. En voyant mon piètre état. Ma belle robe du dimanche était recouverte de substances boueuses et pas très odorantes. Toute fière, je lui souriais de toutes mes dents, et ouvrit les mains en disant;
«Regarde maman, il s'appelle Gilbert.» À nouveau ma mère, c'est mise à hurler en répétant que je devais sortir cette bestiole de la maison. Qui était Gilbert? Un crapeau que j'avais trouvée derrière la maison. Je regardai ma mère incrédule, puis aussitôt Anita la ménagère me prit durement par le bras, puis elle me regarda. Mes yeux devinrent humides, ce qui l'a fit soupirer légèrement.
«Oh Emma... Regarde-toi.» Je baissai piteusement les yeux vers ma petite robe d'été, et aussitôt elle me releva le menton, plongeant son regard dans le mien, un petit sourire apparut sur mon visage, puis elle ajouta;
«Je vais t'aider à choisir une autre robe, t'es d'accord.» J'approuvai de la tête, ce que je l'adorais Anita, une femme que mon père avait engagé, en plus d'être femme de ménage, elle était également ma nounou. Mes parents, un couple modèle, où la perfection et l'image de soi est extrêmement important. Pourtant, moi tout ce que je faisais c'est d'agir comme les autres enfants, parfois j'avais l'impression de voir la déception dans les yeux de ma mère, et ça me tordait le cœur.
DEUXIÈME ACTE; «Ouah! Regardez-moi cette bombe.» Je décrochai un sourire, en tournoyant légèrement sur moi-même. Mon père s'avançait vers moi, pour venir déposer un baiser sur le sommet de ma tête. J'étais maintenant âgée de 15 ans, et j'avais déjà beaucoup de défilés d'effectuer maintenant. Mon père m'encourageait dans tous mes projets, mais il n'appréciait pas trop que je me prive de faire des activités avec mes amis, pour des défilés ou autres trucs du genre.
«Mary, tu crois pas que tu pousses un peu fort? Elle n'a que 15 ans.» Ma mère l'ignorait, prétextant qu'il ne connaissait rien, donc il se taisait. Tranquillement, elle me laissait plus de liberté, je faisais beaucoup moins de défilés, mais le fait de soigner mon apparence devint une véritable obsession chez moi. Je calculai tout ce que je mangeais en protéines, j'inscrivais même tout ça dans un cahier. Évidemment, j'avais la silhouette parfaite, mais est-ce que j'étais heureuse? Personnes ne s'en souciaient réellement. Puis finalement j'atteignis la majorité, mes parents n'avaient plus aucuns droits sur moi. Pour la première fois, je me sentais respirée, je me sentais vivre. Je sortais dans les bars, j'allais au centre commercial avec des copines, mais je ne changeais pas mes vieilles habitudes. Je fis la rencontre Isaiah Rutherford, par des amis, des amis, communs. J'avais 19 ans, tout de suite son côté maladroit eut le don de me charmer, si l'on peut dire. Pour la première fois, il se souciait de moi, m'accordait une attention particulière, et cela m'effrayait énormément, j'étais embarrassée... Agacée mais aussi très flattée par tant d'attentions de sa part.
TROISIÈME ACTE; « Iz, je crois que je vais... » Je tombe dans les vapes, se n'est pas la première fois que ça m'arrive en sa présence malheureusement. Bien que je tente de lui cacher mes troubles alimentaires, il me connait mieux que personnes. Je sens soudainement mon corps s'allonger, et des tapotements contre mes joues pâles. Je finis par entre-ouvrir les yeux, il me tend un sucre que je prends sur le bout des lèvres. J'ai l'impression que je suis entrain de me dévorer de l'intérieur, mon estomac fait des scènes, de la légère sueur perle sur mon front. Puis il me pose la question fatidique;
« Ca fait combien de temps que tu n'as pas mangé, Rooney ? » Mon cœur se serre automatiquement, des fines larmes coulent sur mes joues, et je murmure honteuse;
«Trois jours...» Je sens qu'il est en colère, toujours les yeux rivés sur le plancher j'ai honte, il brise le silence une nouvelle fois;
« Arrêtes Rooney. Arrêtes de te faire du mal. Tu... Tu es parfaite comme tu es. » Il est le seul à m'appeler par mon deuxième prénom, je secoue la tête vivement, il ne comprend pas... Il ne comprendra donc jamais!
« Tu es le seul à penser ça, Iz. » Un silence s'installe, puis soudainement il fait un pas vers moi, son regard est dur je ne l'ai jamais vu comme ça auparavant. Tellement surprise, je réalise que je fais un pas en arrière, il prend mon poignet frêle avec force, m'obligeant à le regarder;
« Tu sais quoi ? Démerde-toi, Rooney. Le jour où tu arrêteras de tout faire pour être populaire, peut-être que tu seras heureuse. » Mes larmes coulent maintenant à flot, jamais il ne m'a parlé comme ça. Même après deux ans, je m'essuie les yeux rapidement, je n'aime pas me montrer si faible, surtout devant lui. Je lui fais mention qu'il a été dur avec moi;
« Ca fait deux ans qu'on se connaît, Isaiah et tu ne m'as jamais parlé comme ça. » Je m'éloigne m'approchant de la porte d'entrée, titubant légèrement. Mon regard est dur, je ne manque pas de le regarder cette fois;
« J'ai toujours cru que tu étais différent des autres. Je... Tu es la seule personne avec qui je me sens bien. » Je le pense, il n'est pas comme les autres garçons que je connais. Peut-être qu'en réalité, je me trompe? Je secoue la tête et soupir doucement puis il s'avance vers moi.
«Alors je t'en supplie, Rooney. Reste cette fille que j'apprécie. Ne deviens pas comme toutes ces pétasses qui ne pensent qu'à leur apparence. » J'ai le cœur en compote, je me mords la lèvre comme si j'étais sur le point de céder, mais encore une fois mon cerveau à raison de moi.
« Je... Je ne peux pas. » Ses dernières paroles que je lui adresse furent dans un souffle, sans attendre je franchis la porte. L'air frais me frappe au visage, je lève les yeux au ciel, et j'accélère le pas. J'entre dans ma vieille bagnole, et je disparais, j'ai le cœur lourd. Mon maquillage a littéralement coulé sur mon visage, je suis toute barbouillée. Je monte le son de ma radio, pour enterrer les sanglots qui s'échappe de ma gorge. Je me maudis, mais continue de rouler n'ayant pas le cran de faire demi tour, encore une fois je ressens ce grand trou dans ma poitrine, et j'ai cette nausée. Signe que la solitude vient encore de frapper à ma porte.
J'entre enfin chez moi, après avoir roulée hyper lentement. Voir trop lentement, j'aurais pu mourir sur la route causant un accident, mais j'arrive chez moi avec tout mes morceaux. Je me laisse tomber sur mon lit en soupirant, quand je remarque le glignotant rouge de ma boite vocale qui m'appelle. Je me redresse et m'avance puis pose mon doigt sur le bouton prêt à entendre le message. Je m'attend à entendre la voix d'Isaiah qui s'excuse d'avoir agis comme un con, mais non c'est une voix de femme qui s'adresse à moi.
«Bonsoir mademoiselle Breckenridge. Ici Natalie St-Clair de l'agence de mannequinat. Nous avons analyser votre dossier, et nous avons une offre pour vous, qui est la suivante... Des séances photos à Hawaï même, avec un photographe professionnel, si vous acceptez, un appartement vous attend déjà, je vous enverrai l'horaire via courriel dans les jours qui suivront votre arrivée, en espérant faire affaires, avec vous.» Je suis sans voix, une opportunitée à Hawaï s'offre à moi! Bizarrement, c'est comme si la dame savait déjà quel serait ma réponse. Mais quelque chose me retient, il y a Isaiah qui penche beaucoup dans la balance, mais comme si j'étais encore sous le coup de la colère, je m'empresse de rappeler la dame en question. Et commence à déjà boucler mes valises.
QUATRIÈME ACTE;Les yeux rivés à la fenêtre. J'ai une boule d'énervement dans le ventre, je suis assis dans cette avion qui me mènera dans cette endroit paradisiaque. Le commendant annonce que nous devons boucler notre ceinture. Je m'exécute, puis voilà je sens l'agin décollé par la suite. Je m'empars de mon portable et compose un numéro, j'espère qu'il ne décrochera pas, ouuff! le tombe sur sa boîte vocale, à l'entente de son message que je connais par coeur, j'ai un sourire triste sur le visage. Puis finalement le bruit du timbre retentit, j'inspire un petit coup et débute;
«Salut Isaiah, c'est moi... Écoute, je regrette de pas t'avoir appelée avant. Mais j'avais pas le courage de t'affronter une deuxième fois. J'espère que tu m'en voudras pas. Mais pour une fois, je fais un choix pour moi. Je te donne des nouvelles bientôt, prend soins de toi. »Je raccroche, et m'appuie contre le dossier de mon siège, mes yeux se ferment je me sens soudainement épuisée, littéralement épuisée. Soudainement ma respiration se fait plus calme et régulière, et je sombre dans un profond sommeil. Je rêves, que le soleil me caresse le visage un sourire se loge sur mon visage, j'entend une voix qui m'interpelle, cette voix se rapproche et parait plus nette qu'au départ;
«Mademoiselle... Mademoiselle. J'ouvre les yeux, une femme en uniforme me dévisage en souriant doucement. Je me redresse légèrement perdue, et elle m'annonce; «Bienvenue à Hawaï mademoiselle.[/color] À partir de ce moment là, je sais que ma vie va radicalement changer [...]